Ado canin en approche !!!

 

En termes d’éducation on parle beaucoup et à juste titre de la période de socialisation des choupinous. L’adolescence du chien est un autre grand moment dans la relation chien / maître, tellement elle peut mettre à rude épreuve l’équilibre, la sérénité et la volonté des maîtres.

 

A partir de 6 mois environ pour les petites races et un peu plus tard pour les plus grandes, le comportement du chien peut changer et le gentil chiot si craquant peut se transformer en un petit monstre, une tornade domestique qui détruit, déchiquette, met en doute l’autorité du maître, tire énormément en longe, grogne et aboie sur les congénères. Bref, le maître ne trouve plus de plaisir à promener son toutou, se sent surtout découragé et peut même arriver à avoir honte de se balader avec une telle boule de nerfs qui ne revient pas au rappel, qui teste personnes et environnements à chaque situation de confrontation, de rencontre. Chaque sortie devient une épreuve, chaque fête à la maison une raison de stresser en présence d’invités.

 

Outre les modifications physiologiques, ce sont les changements de comportements que redoutent le plus les maîtres. Le shaker hormonal et neurochimique (testostérone chez les mâles / dopamine / sérotonine…) n’aura pas d’influence sur tous les juniors, mais il peut induire une nouvelle manière de vivre les relations avec l’environnement, comme des peurs marquées ou à l’inverse un excès de confiance et d’assurance, une impulsivité qui peut faire prendre des risques aux chiens.

 

Nous avons l’habitude d’aborder cette thématique en récréapattes et le maître-mot dans ce cas est sans aucun doute la cohérence et la constance dont doivent faire preuve les maîtres : continuer à faire les exercices d’obéissance, maintenir l’autorité bienveillante à la maison et en extérieur, faire preuve de patience et d’endurance ( !) pour garder son calme et le contrôle de la situation en matière de jeux, de règles de vie avec la famille (on n’accepte ni le chapardage, ni la quémande, encore moins les mordillements, on n’hésite pas à régresser dans les exercices d’obéissance pour reprendre les bases, on garde la cohérence de la gestuelle et de l’intonation de voix…) et de sorties. Les bonnes manières semblent oubliées à jamais ; le maître a l’impression qu’il serait plus facile pour lui de ne pas prêter trop d’attention à cette période et que le « laisser faire » serait une solution plus tranquille pour lui.

 

Erreur, même si le maître redoute le conflit, le face à face avec le rebelle canin, ne pas intervenir pour remettre les bonnes manières en place équivaut à laisser se renforcer le comportement exubérant, réactif et dictatorial du chien. Le maître doit garder en mémoire qu’il travaille pour l’avenir et pour retrouver une harmonie avec celui qui partagera sa vie pendant une bonne dizaine d’années. C’est donc un investissement sur le long terme pour retrouver la régularité du chien, son niveau de concentration, son attention mais aussi toute sa tendresse pour ses maîtres. C’est une nouvelle personne canine qui crée son identité d’adulte. « Work in progress » en quelque sorte. Courage, ne fuyez pas, ça va sembler long, mais c'est temporaire !

 

Article rédigé en mars 2019.