La mémoire en question

 

 Le chien a la capacité de se souvenir de conséquences d’actions qui le mènent par exemple à recevoir une récompense, moment de tendresse, compliment ou gourmandise et il a la capacité à reproduire le comportement demandé en divers lieux et en diverses situations, pour peu qu’on lui ait appris la généralisation (voir article à ce sujet dans les archives du sac à dos).

 

Pour autant le chien est-il doté comme les êtres humains de cette mémoire appelée « mémoire épisodique » ? La mémoire épisodique permet aux êtres humains de se remémorer des événements spécifiques, d’en revivre le contexte, la situation, de ressentir les émotions du moment sur le long terme. La question de la mémoire épisodique du chien divise encore la communauté scientifique, mais il semble que le chien soit bien doté de ce type de mémoire, mais pas sur une période aussi longue que pour les êtres humains. Le chien, on le sait, vit dans le présent. En le prenant sur le fait, commettre une bêtise domestique, il fera une association directe entre la bêtise et la réprimande (ton de la voix du maître, gestuelle) et aura appris de la situation.  Le punir après l’action sans en avoir été témoin ne renverra qu’à une association entre intonation de voix et gestuelle, le chien ne faisant pas le rapprochement avec la bêtise d’il y a quelques heures.

 

Pour la mémoire épisodique, la question renvoie à la capacité du sujet à avoir conscience de soi pour pouvoir raviver un souvenir passé. Il est ainsi question de se souvenir du « qui / quoi», du « quand » et du « où ». Le chien peut donc se souvenir des personnes en jeu, de l’objet du lieu de l’événement mais le « quand » est absent de sa mémoire.

 

Les différentes études sur la mémoire épisodique du chien ouvrent ainsi des perspectives qui doivent encore être transformées par des recherches scientifiques prenant en compte des durées plus longues que quelques dizaines de minutes ou une journée entière. Affaire à suivre !

 

Pour en savoir plus :

 Etude de Claudia Fugazza publiée en 2016 dans le magazine Current biology

 Article de Charlotte Duranton, Thierry Bedossa, Sarah Jeannin et Florence Gaunet publié dans Médecine/sciences (décembre 2017).