Droite ou gauche ?
Il n’est nullement question de politique dans cet article, mais de rebondir sur une publication récente du National Geographic sur les mouvements de queue des chiens. Selon que le chien bat de la queue vers la gauche ou vers la droite, l’état émotionnel du chien est différent. J’en veux pour preuve d’ailleurs les malentendus de communication dont nous parlons souvent en récréapattes ou en séances dans le cadre de la présentation des signaux d’apaisement.
L’hémisphère doit ou gauche du cerveau du chien est activé selon la situation dans laquelle se trouve le chien : s’il veut de dégager d’une situation potentiellement conflictuelle (un autre chien menaçant en approche) ou s’il veut manifester son intérêt pour son environnement humain, il va battre de la queue vers la droite ou vers la gauche. Il semble également que ces différences dans les mouvements soient observables en réaction à des émotions, des sons, voire des odeurs.
Le protocole d’étude s’est focalisé sur une quarantaine de chiens munis de gilets avec capteurs, auxquels on montrait des images animées ou silhouette de chiens remuant la queue de droite ou de gauche. En résumé : remuer la queue à droite apporterait de l’apaisement, de la détente au chien ; remuer la queue vers la gauche serait au contraire source de stress.
Au-delà de la découverte de tels mouvements chez les chiens (étudiés par des chercheurs australiens et canadiens), c’est surtout l’adaptation immédiate du chien à son environnement qui est mise en lumière par cette étude : le chien évalue une situation en regardant le battement de queue du congénère et adapte aussitôt son comportement. Tout passe dans le regard pour estimer une situation de jeu ou de stress.
A venir : de nouvelles études sur des sujets canins réels évoluant en liberté pour identifier d’autres comportements (prédation, jeux…). Nous avons encore beaucoup à observer chez nos chiens pour apprendre d’eux…
Etude menée à l’université Trento (Italie) par G Vallortigara / Publication dans le périodique Current Biology
Article rédigé en septembre-octobre 2019.